L’obligation du vendeur de livrer un bien conforme au contrat

Une sociĂ©tĂ© vend Ă  un particulier un bateau bi-moteurs d’occasion. Mais, Ă  l’usage, il s’avère que l’un des moteurs ne fonctionne pas.

L’acheteur agit alors en responsabilitĂ© contre le vendeur aux fins d’indemnisation. Il invoque l’obligation qui est celle d’un vendeur de livrer un bien conforme au contrat (c. consom. art. L. 217-4, anciennement art. L. 211-4). En livrant un bateau avec un des moteur dĂ©faillant, le vendeur aurait manquĂ© Ă  cette obligation.

Le vendeur s’en dĂ©fend : les deux rapports d’expertise versĂ©s aux dĂ©bats sont en sa faveur ; ils dĂ©montrent qu’il avait bien rĂ©visĂ© les moteurs avant la vente, conformĂ©ment Ă  ce que prĂ©voyait le bon de commande. Dès lors, l’acheteur ne pouvait lui reprocher un manquement Ă  ses obligations contractuelles.

En cassation, c’est l’acheteur qui obtient pourtant gain de cause : puisqu’il Ă©tait impossible d’utiliser simultanĂ©ment et de façon synchronisĂ©e les deux moteurs, le vendeur avait livrĂ© un bateau non conforme aux stipulations contractuelles.

En pratique, le fait que le vendeur ait respecté les conditions de la vente prévues au contrat ne suffit pas. La Cour de cassation va plus loin : pour que le vendeur soit en règle, encore faut-il que le bien soit utilisable.

Cass. civ. 1ère ch., 6 février 2019, n° 17-19748