Suspension des redevances pour les entreprises qui utilisent le domaine public

Parmi les entreprises qui ne sont plus en mesure de faire face Ă  leurs obligations contractuelles, le gouvernement s’intĂ©resse Ă  prĂ©sent Ă  celles qui utilisent le domaine public. Par ailleurs, il apporte des prĂ©cisions pour sĂ©curiser le sort des dĂ©lĂ©gataires de service public et supprime le passage en commission pour la signature de certains avenants.

Occupations du domaine public : suspension des redevances

De nombreuses entreprises exercent une activitĂ© commerciale sur le domaine public. A cette fin, elles concluent des conventions leur permettant d’occuper une dĂ©pendance domaniale moyennant le paiement d’une redevance.

Très souvent, la forte baisse d’activitĂ© liĂ©e au covid-19 ne leur permet plus de verser cette redevance. Il en est ainsi, par exemple, pour les entreprises de publicitĂ© extĂ©rieure qui ne parviennent plus Ă  commercialiser leurs espaces du fait des annulations en masse des campagnes publicitaires.

Pour ces raisons, l’ordonnance 2020-460 du 22 avril 2020 permet aux entreprises dont l’activitĂ© est fortement dĂ©gradĂ©e du fait de l’Ă©pidĂ©mie de covid-19 de suspendre le versement des redevances d’occupation domaniale. Cette disposition est applicable aux contrats de la commande publique (comme, par exemple, les contrats de mobilier urbain), ainsi qu’aux pures conventions domaniales.

Contrats de concession : des précisions pour sécuriser les entreprises

Depuis l’intervention de l’ordonnance 2020- 319 du 25 mars 2020, lorsque le concĂ©dant est conduit Ă  suspendre l’exĂ©cution d’une concession, tout paiement du concessionnaire est suspendu. De plus, une avance sur le versement des sommes Ă©ventuellement dues par le concĂ©dant peut, le cas Ă©chĂ©ant, lui ĂŞtre versĂ©e.

L’ordonnance 2020-460 du 22 avril 2020 prĂ©cise que ces mesures s’appliquent non seulement en cas de dĂ©cision expresse de suspension prise par l’autoritĂ© concĂ©dante, mais Ă©galement lorsque l’arrĂŞt de l’activitĂ© est la consĂ©quence nĂ©cessaire d’une mesure de fermeture d’Ă©tablissement prise par l’autoritĂ© de police administrative.

Ainsi, sont clairement visĂ©s les dĂ©lĂ©gataires de services publics qui ont dĂ» fermer leurs portes en raison du confinement et des mesures de restriction de circulation, comme par exemple les structures d’accueil de la petite enfance.

En outre, la nouvelle ordonnance prévoit que, lors de la reprise d’activité, un avenant déterminera, le cas échéant, les nécessaires modifications du contrat.

Marchés publics et délégations de service public : un passage en commission supprimé

Afin de pallier les difficultĂ©s rencontrĂ©es pendant la pĂ©riode de confinement pour rĂ©unir les commissions d’appel d’offres et les commissions de dĂ©lĂ©gation de service public et afin d’accĂ©lĂ©rer les procĂ©dures, la nouvelle ordonnance dĂ©roge aux articles L. 1411-6 et L. 1414-4 du code gĂ©nĂ©ral des collectivitĂ©s territoriales.

Ainsi, il n’est actuellement plus nĂ©cessaire de passer en commission pour les avenants aux dĂ©lĂ©gations de service public et aux marchĂ©s publics qui entraĂ®nent une augmentation du montant du contrat de plus de 5 %.

Ordonnance 2020-460 du 22 avril 2020, art. 20, JO du 23